-
Conseillé par Valérie -. (Libraire)9 septembre 2024
Dans notre sélection de la rentrée littéraire.
-
Conseillé par Am Fred B.21 septembre 2024
Faire entendre "le bruit de l'effondrement"
En 1972, quatre jeunes chercheurs du Massachusetts publient un rapport fracassant, qui va devenir un best-seller mondial. "Les limites à la croissance" fixe la date de l'épuisement des ressources aux années 2020. Entre le campus novel et le polar nordique, le romancier tient le défi de nous entraîner dans le récit fou d'une aventure intellectuelle et la fresque d'une société de l'aveuglement et du consumérisme. Ces quatre chevaliers de l'Apocalypse, librement adaptés de la réalité, incarnent le tragique de toute vérité inacceptable ; confrontés au silence, chacun adopte une stratégie : adaptation, dépression, déni, radicalisation. Entre "profiter un peu" et la folie, quelle est la "réponse la plus appropriée à la réalité" ? Si la science permet de savoir, "un autre langage (est) peut-être nécessaire, et peut-être (est)-ce la poésie". Un miroir ferme mais fraternel, tendu à notre inaction.
Anne-Marie
-
Conseillé par Marc F. (Libraire)11 septembre 2024
La croissance ou le bonheur national brut !
Tout part d'un rapport paru en 1972 qui prédit la catastrophe écologique pour les années 2050 si nous continuions la croissance débridée, en épuisant nos ressources naturelles limitées et en produisant sans limites.
Nous suivons l'évolution des quatre auteurs du rapport, un couple d'Américains, un Français et un Norvégien.
Les premiers se lancent dans un élevage de porcs, le Français va dans l'industrie pétrolière. Le Norvégien disparaît et un journaliste se lance à ses trousses.
Roman passionnant sur notre monde contemporain, avec une écriture précise. -
Conseillé par Nathalie P. (Libraire)31 août 2024
Le grand roman de cette rentrée
Années 70, quatre chercheurs publient un rapport qui établit le déclin certain de notre civilisation en corrélation avec la croissance économique et démographique. Difficile pour eux d’être entendu et compris. Pourtant, 50 ans plus tard, le constat est sans appel.
Un nouveau roman très maîtrisé, bluffant, sans parti pris mais qui vient chatouiller nos convictions. -
Conseillé par Alex-Mot-à-Mots28 août 2024
écologie
Je découvre l’auteur avec son nouveau roman qui commence comme une histoire vraie : 4 scientifiques de Berkley écrivent le Rapport 21 en 1973 sur les perspectives de l’humanité. Bien sûr, les différents scenarios sont catastrophiques. L vrai rapport de 1972 a pour titre Les limites à la croissance.
J’ai aimé suivre Mildred et Eugene DUNDEE qui se verront confier la lourde tâche de parcourir le monde pour donner des conférences de presse en vue de faire connaître le rapport. Le couple décide, après la campagne de dénigrement dont ils ont fait l’objet, de se retirer à la campagne et d’élever des porcs.
Il y a le français Querillot qui ira ensuite travailler pour ELF et vivre une vie de nantis.
Et puis il y a le mystérieux norvégien Johannes Gudsonn, mathématicien prometteur, qui a littéralement disparu des radars.
Le journaliste Rudy Merlin est chargé de retrouver sa trace.
J’ai retrouvé avec plaisir le nom du mathématicien français Grothendieck, réformateur de la géométrie algébrique, plus grand mathématicien du 20e siècle, et qui a choisi la voie écologiste dès 1971.
J’ai découvert le groupe Bourbaki (toujours à propos des mathématiques), mais aussi mes enseignements de dynamique des systèmes et de typologie générale à Berkley.
J’ai eu de la peine pour le norvégien, jeune prodige des mathématiques, abandonné par sa famille, et obsédé par la suite de Fibonacci, la malédiction des villes et la bombe démographique.
Je me suis demandé pourquoi Unabomber se trouvait dans le texte : parce que Théodore Kaczynski a été lui aussi professeur à Berkley avant de devenir un ermite tueur.
Bien sûr, j’ai aimé ce roman qui remet la pensée de Bernanos au centre du combat du norvégien : un penseur contre la technique à tout prix (p.385).
J’ai aimé les pointes d’humour qui se glisse parfois : « La veuve Dundee était gaulée comme une momie » (p.420)
Un roman qui met en scène, dans sa seconde partie, la dérive d’un homme qui cherche la Perfection du Nombre en s’éloignant de l’humanité.
L’image que je retiendrai :
Celle de la cabane en Norvège dans laquelle vit Gudsonn quelques années avant de l’abandonner : en pleine nature, loin de la ville.
-
Conseillé par Florence R. (Libraire)27 août 2024
Brillant
En 1972, au cœur de la Californie hippie, un couple d’américains, un français et un norvégien - quatre jeunes et brillants étudiants de l’université de Berkeley - travaillent sur un rapport qui fera date. Celui-ci, en analysant l’évolution de la société et de la surconsommation dans un univers contraint, prédit de manière incontestable l’effondrement du monde au milieu du XXIème siècle.
« Cabane », retrace le parcours et la dérive de ces chercheurs qui, seuls au milieu de la douceur des 70’s, ont vu venir la catastrophe écologique qui menace aujourd’hui de nous emporter par le fond.
Un texte au souffle rare qui balance entre l’analyse sociétale et le thriller. Après « le voyant d’Étampes » Abel Quentin confirme un talent hors du commun pour pointer les raisons du désenchantement contemporain. On peut d'ores et déjà prendre le pari que
« Cabane » figurera en bonne place dans les prochains prix littéraires.