fin de saison
De Split, on connait la ville balnéaire, point de départ, de vacances ensoleillées…mais lorsque les touristes partent, que reste-t-il ?
Une ville dont les réminiscences de l’époque soviétiques sont encore bien présentes, et des gens qui essayent de survivre au quotidien, dans une société bien fracturée.
C’est dans ce contexte, que nous allons rencontrer une famille modeste, la mère est femme de ménage depuis la mort de son mari, sa fille réceptionniste dans un hôtel, et le fils, éternel adolescent…se laisse vivre.
Jusque-là rien d’extraordinaire, si ce n’est qu’un meurtre sordide est commis…et que comme dans Columbo, on sait dès les premières pages, que c’est Mario, le fils, le meurtrier.
Finalement, l’enquête est vraiment secondaire, dans ce polar, qui pourrait tout aussi bien être un roman.
Car ce qui est important, ce n’est pas vraiment le crime, ni le criminel et ses motivations, dont on ne saura rien…mais de l’impact sur les deux membres féminins de sa famille.
Jusqu’où est-on prêt à aller pour sauver quelqu’un, même quand c’est l’irréparable qui a été commis ?
Peut on cautionner même s’il s’agit d’un membre de sa famille, est ce que l’on peut vivre avec ça ?
Et quelles répercussions sur l’entourage.
C’est oppressant, noir, malaisant…. Et ça fonctionne, car c’est une lecture terriblement addictive.
Et l’on se surprend à se demander, qu’est-ce que je ferai ?
Quête et reconquête
On lit de plus en plus de récit sur l’Afrique, les soulèvements, les révolutions, les massacres que ces pays peuvent connaitre.
Cette trame romanesque d’une lycéenne française qui part au Cameroun, pour un échange scolaire, est un excellent point de départ.
J’avoue que je n’imaginais pas vraiment la situation politique de ce pays, que je pensais plutôt calme par rapport à d’autres…mais visiblement, pas réellement.
C’est aussi et surtout, une histoire de quête, et de reconquête d’un amour passé. Un amour de jeunesse que l’on croit solide mais qui s’étiole au cours du temps, sans vraiment connaitre la raison, jusqu’à disparaitre sans explication.
Mais un amour qui aura beaucoup influencé une destinée, un métier, une vie de famille.
Alors, des années plus tard, l’héroïne trouvera le prétexte d’un livre sur la disparition d’une femme, dont lui avait parlé, son compagnon, pour revenir en Afrique.
Plus qu’une enquête sur ce qu’elle est devenue, ce qu’elle a subi, c’est surtout, ce que lui est devenu, pourquoi a-t-il disparu, a-t-il eu une part active dans l’enlèvement de cette femme.
La fin reste ouverte, mais une chose est certaine, elle sera réconciliée avec son passé et pourra vraiment vivre sa vie.
Un très beau texte, et une façon de démarrer des recherches et d’en connaitre davantage sur le Cameroun.
Opaque, intrigant et sombre
Difficile de donner réellement un avis sur ce court roman.
Original, troublant, dérangeant voir malaisant….
C’est très bien écrit, on aimerait adorer l’héroïne, mais je ne sais pas, quelque chose me retient.
Pourtant, une jeune femme qui plume des oies, dans une ville obscure…et qui finalement, « tient » toute la communauté par sa seule connaissance de la sensualité, c’est assez intrigant.
Une femme qui se mesure aux hommes et aux notables.
Mais c’est souvent confus, on sent que bien sûr, toute cette histoire va fatalement se finir dans le sang….mais là, vraiment, ce n’est pas très clair.
Alors je ne sais pas, il faut le lire pour l’originalité, se laisse porter, ne pas trop chercher d’évidence. Et se dire que c’est un livre, comme un ovni !!
retour au source
Le temps s’est écoulé bien vite depuis le succès de son précédent livre. Gael Faye poursuit son devoir de mémoire sur les massacres du Rwanda avec Jacaranda en cette rentrée littéraire.
Ceux qui ont subi de tels traumatismes, veulent souvent oublier, c’est le cas de la mère de Milan, le héros de ce nouveau roman. Mais lui, veut savoir, connaitre sa famille, ses racines, et les secrets de cette période.
Peut-être qu’ainsi, il comprendra davantage la dureté de sa mère, l’éloignement de ses parents.
Les personnages qu’il va croiser sont extrêmement touchants. Il y a de la vengeance, du repentir, des non-dits, des mensonges…mais au bout du compte, beaucoup de respect et de compassion.
Je crois que j’ai préféré ce roman pour cela…..les relations humaines, qui dictent nos vies
Un très joli récit à découvrir sans attendre
Chienne de vie
On sent derrière ce roman, l'avocate pénaliste, c'est peut être le reproche que l'on peut faire à ce récit. Ce côté un peu technique et clinique des textes de loi
Mais ce sentiment est très vite balayé par les histoires touchantes plaidées par Diane.
Entre la violence faite aux enfants, mais aussi aux femmes....c'est un pan de notre société et des tribunaux qui est mis en lumière.
La façon dont la vie des unes et des autres, s'imbriquent dans le quotidien....personne n'en sort indemne. certaine vont se reconstruire, d'autres apprendre à vivre autrement, et d'autres encore, à faire un peu plus de place à leur compagnon ou a leur entourage
Un joli premier roman à découvrir